L'école de Kung-fu en tant d'institution a des règles et des codes. Nous allons les présenter et déterminer ce qu'est une école de kung-fu au regard de ces caractéristiques.
La culture chinoise possède une vieille et grande histoire (plus de 5000 ans).
La manière de se tenir dans une école traditionnelle chinoise n'est pas la même que dans une école Japonaise.
Dés l'entrée, la différence se fait sentir. Le formalisme Japonnais implique le salut du tatamis ou de l'aère de travail lorsque ceux-ci pénètrent les lieux, comme pour saluer la surface dans laquelle ils vont avoir à pratiquer.
La rigueur et la discipline rigide nippone ne font pas foi dans l'école chinoise.
La méthode chinoise ne s'embarrasse pas de cela et l'école est considérée comme un lieu de vie ou l'on pratique, échange des conversations de tout genre, on y rit, on y boit aussi... Elle est le plus souvent la demeure du maître et chacun s'y sent comme chez soit, à son aise. Elle n'est bien sur pas pour autant un lieu de débauche ou l'on y fait n'importe quoi.
Les codes visibles
Une école qui se dit réellement traditionnelle doit arborer un certain nombres de codes visibles. Vous me direz sans doute, que l'important est la technique et ce n'est pas faux, mais ne parlons nous pas de pratique traditionnelle? Il y a donc un rapport direct à la tradition.
Il existe donc plusieurs codes visibles que nous devont savoir reconnaître, ceux-ci sont:
La plaque "d'accueil"
Fat San Pak Mei Kune Goon
Dès l'entrée, la première chose que l'on doit immédiatement apercevoir est la plaque qui trône en haut du mur, sur laquelle figure le nom du style enseigné en son sein. Dans l'ancien temps, c'était celle-ci que les écoles rivales venait chercher comme trophée ou qu'ils détruisaient après avoir vaincu le maître des lieux.
L'autel L'autel qui fait toujours face à l'entrée est là afin de ce rappeler de sa lignée et faire honneur à ses ancêtres.
Autel de Sigong Lao Siu Leung Il est souvent additionné l'autel de Kwan Yu, le dieu de la littérature, de la guerre et des arts martiaux (conf: Le Wen et le Wu 2eme partie). Etant un modèle de droiture, en présence de son image, peinture ou statut, il était interdit de prononcer des injures ou d'user d'un langage inapproprié.
Le dieu de la guerre Kwan Yu
En cas de pratique d'un style animalier, il n'était pas rare de trouver une peinture de l'animal pratiqué à la place de l'autel. Le drapeau de l'école
Le drapeau de l'école est important lors des sorties de celle-ci. Autrefois, lors de danses de lion, démonstrations de rue mais surtout affrontements avec d'autres écoles il était le premier présenté aux adversaires. Sur lui, inscrit le nom de la ville ou du village, puis le nom du maître et du style. Au dos de celui-ci était toujours peint la figure de Kwuan Yu pour donner force et courage.
Fatsan - Pak Mei Kune
Ces trois choses sont indispensables et doivent absolument figurer dans une école traditionnelle. Nous retrouvons usuellement aussi, râteliers d'armes, lions accrochés au mur et photos des anciens de l'école.
Les codes de respect
Lorsque les élèves ou les visiteurs entrent dans une école, il est de bon usage d'aller saluer l'autel et de faire brûler trois bâtons d'encens en guise de respect.
Ces saluts exécutés par trois fois ont deux significations:
Nous le savons, la culture chinoise est un mélange d'ingrédients provenant des écoles philosophiques Taoïstes, Confucianistes et Bouddhistes.
Ainsi, nous retrouvons plusieurs significations des trois saluts, qui n'ont aucun rapport les unes des autres.
1er: La trinité Taoïste: le ciel, la terre et l'homme. 2eme: La trinité bouddhiste: la sanga (communauté), le darma (l'enseignement), le bouddha Lors de démonstrations le pratiquant doit aussi saluer par trois fois, une fois en face de soit, une fois à sa gauche puis une fois à droite.
Lors de rencontre entre pratiquants ou école le salut traditionnel est là aussi de mise. Le poing droit fermé dans la paume gauche ouverte est le signe de respect en usage, mais aussi une marque de retenue et d'éducation; la politesse du combattant accomplie.
Conclusion
Les écoles de Kung-fu que nous pouvons rencontrer en occident sont souvent basé sur le modèle du Dojo Japonnais (salut à l'entrée, pieds nues sur des tapis, couleurs de ceintures, grades...). Ceci est une erreur, la rigueur de comportement de ces derniers est basé sur leur culture, très différente de la culture chinoise. Gardons nos propres racines.
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