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A la recherche de l'ancêtre sacré 2: Le temple Shaolin du sud

Dernière mise à jour : 9 déc. 2019



L’histoire des styles est souvent auréolée de mythes et de légendes. C’est également le cas pour notre bien aimé Pakmei.


J’avais ultérieurement rédigé un article sur ma visite du Emei Shan accompagné d’un groupe d’élèves à la source prétendu de notre clan lors de notre second voyage d’école.


Pour le troisième voyage d’école, je voulais poursuivre la recherche de « l’ancêtre sacré ».


Du point de vu légendaire, le maitre Pakmei fut un renégat ou un des 5 rescapés de l’incendie de Shaolin du sud, province du Fujian. Le temple de Shaolin de Quanzhou est donc sensé être le début de tout et devrait être un lieu de pèlerinage des Hung Gar, Wing Chun et évidement de tous autres styles se réclamant du Shaolin du sud. Il était donc temps ce coup ci de le visiter et trouver, s’il en est, quel type de Wushu traditionnel y est aujourd'hui pratiqué.

Nous voici donc parti pour la province du Fujian 福建. Situé à l’extreme sud est de l’empire du milieu, elle touche la mer de Chine et est un lieu de production des thés blancs et thés Oolong, dont pour la seconde catégorie, le très fameux  Tie Guan Yin.


La province est également un haut lieu du Kung fu du sud. Les styles fujianais sont très caractéristiques, le Taizu Quan « boxe de l’empereur Taizu », le Wuzu Quan « boxe des 5 ancêtres » mais surtout le fameux Bai He Quan « boxe de la grue » (origine supposé du karaté d’okinawa) portent tous un goût commun.


C’est la première fois que j’en foule le sol, je n’avais qu’une idée abstraite de ce à quoi la province pouvait ressembler. Deux choses m’ont surprises, la première est la quantité de temples et leurs designs très spécifiques à la province du Fujian, que l’on peut également retrouver sur l’ile de Taïwan, la proximité et la fuite de population expliquant naturellement le fait. Les toits des vieilles habitations et des très nombreux temples sont concaves, très pointus et ornés de façon exquise de statuts de qilin et dragons.


La seconde surprise concerna la végétation subtropicale. Des bananiers, palmiers mais également des bambous peuvent y être admirés.


Situons le temple*


Le temple est situé au pied du mont Qingyuan Shan清源山à 3km la ville de Quanzhou 泉州市.  Quanzhou est une ville/préfecture, coincé entre mer et montagnes. La population de la préfecture compte 8 128 530 habitants. Par le passé, le port de Quanzhou fut un haut lieu de commerce et d'échanges étrangers; Marco Polo l'aurait visité en faisant l'éloge sur sa prospérité en son temps.

Avec mes élèves et mon ami Lukas devant le hall principal, emplacement originel du temple


Son nom d’origine était : Le temple Shaolin du courant Chan de Zhenguo Est.


Selon le West Mountain Magazine il fût battit sous la dynastie des Tang par le moine Zhikong du Shaolin du Henan au nord. Depuis sa création, il a subit les vicissitudes de l’histoire. Trois périodes fastes et trois destructions. La dernière fut commanditée par l’empereur Qian Long durant la 28ème année de son règne (en 1763).


Depuis cette date, le temple fut laissé à l’abandon et personne n’ait eu l’envie de le reconstruire jusqu’en 1992 (soit durant 230 ans).

Bâtisse originelle 


Aujourd’hui le temple est en construction continuel, le gouvernement rajoute des bâtiments tout autour du lieu originel. Il est bâti sur plusieurs niveaux,  sous une forme d’escalier. La partie originelle se situe au milieu.

Plan des différents édifices entourant le temple, avec au centre, la partie historique


Revenons-en au récit.


Nous arrivons par train rapide dans la ville Quanzhou. Nous passons la nuit dans une auberge de jeunesse d’une rue très animée.


Au matin, nous sautons dans un taxi direction le temple de Shaolin. 10 minutes après, nous voici arrivés. Le temple se situe à l’extrémité de la ville, au pied de la montagne  qui la surplombe et est extrêmement facile d’accès. Si vous imaginiez un temple perdu au beau milieu des montagnes, il vous faudra en visiter un autre, le mont Qingyuan n’est haut que de 498 mètres.


À notre arrivée, de jeune gens en tenues de moines trop colorés semblent ranger armes et matériels de pratique, j’en conclu que nous arrivons juste après la démonstration touristique du dimanche matin.


Après les traditionnelles photos, nous en faisons le tour. Visite rapide, il ne faut q’une grosse heure pour en voir l’essentiel. Rien de guère ancien, le monastère originel ayant été détruit et reconstruit récemment.


Une fois la visite terminée, nous pensons naturellement repartir, rien d’exceptionnel à y voir, l’intérêt étant plus porté sur la localisation que sur les bâtiments.


Une chose pourtant me contrarie,  je savais qu’en dehors du Wushu moderne commerciale, il était pratiqué au temple du Taizu Quan traditionnel. Difficile pour moi d’accepter de n’avoir pas vu ou au moins avoir pu parler avec qui que ce soit du ou des styles pratiqués ici dorénavant. 


Alors que mon petit groupe se regroupe devant l’entrée, prêt à reprendre la route du retour, je tourne pour ma part en rond, cherchant qui pourrait bien me renseigner. Nous avions précédemment tenté une approche auprès d’un groupe de jeunes qui semblaient être affiliés à une école, mais sans succès.


Au loin, j’aperçois un homme, vêtu d’une tenue traditionnel, possédant un certain charisme, le crâne rasé égrainant un chapelet. Je m’approche de lui et tente un début de conversation. L’homme est avenant, souriant, je lui explique que je suis venu voir du Gung Fu. Il me demande si je pratique, je lui réponds que oui et lui dis que c’est du Baimei Quan (Pakmei en mand