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Photo du rédacteurJohn Barbary

L'apprentissage dans la tradition.

Dernière mise à jour : 9 déc. 2019

Suite à "qu’est ce qui est traditionnel" nous pouvons nous demander est-ce que la tradition empêche le développement de l’art.… ?


Comme nous l'avons vu précédemment, l'art martial évolue, mais la tradition elle, évolue-t’elle?


Les écoles anciennes


De nos jours, rares sont les maîtres qui enseignent dans un esprit de tradition. Les écoles sont devenues des "clubs", on vient à l'heure, on s'entraîne, on rentre chez soit ! Anciennement la salle de pratique, qui était en même temps la demeure du maître, était un lieu de vie. On s'y entraînait, échangeait et bavardait. Le maître enseignait de façon paternel ce que les élèves lui rendaient bien en s'occupant de ses besoins. Les membres d'une même école se considéraient comme "frères d'armes" se qui était d'ailleurs concrètement le cas de temps à autres ; les rixes entre écoles étant fréquentes pour départager lequel des deux styles était supérieur. L'école comptait deux sortent d’étudiants : les élèves et les disciples.


L'élèves était celui qui venait prendre des cours contre rémunération, celui-ci devait faire ses preuves (volonté d'entraînement, sincérité...), le maître pouvait le laisser dans un coin en Ma Bo (position du cavaliers) durant six mois, pour éprouver sa volonté si cela le chantait ! Au bout de six mois, si en passant par là, il s'apercevait que celui-ci était toujours présent, alors il pouvait rejoindre le groupe et passer aux premières techniques.


Les disciples étaient ceux qui avaient fait leurs preuves dans le temps et leurs nombres ne dépassait pas souvent le quart du nombre d'élèves. Afin d'être accepté comme disciple, il fallait faire la cérémonie traditionnelle. Lors de cette cérémonie, l'élève aspirant faisait brûler de l'encens pour les ancêtres, présentait le thé au maître, et écoutait les précieux conseils personnalisés de celui-ci. Le disciple, lui, ne versait aucune rémunération au maître mais l'aidait à survivre en utilisant ses connaissances. Par exemple, un fermier apportait riz ou œufs de sa production, un ferronnier, forgeait les armes de l'école...etc.


Concrètement, le maître enseignait aux élèves les bases et aux disciples les techniques plus poussées.


L'étudiant qui venait apprendre le kung-fu en ce temps là, le faisait par soucis de défense personnelle et étudiait le programme complet d'une école, n'intéressait pas tout le monde. Le maître décidait de ce qu'il allait enseigner à chacun par rapport à leurs besoins, capacités et aptitudes. Il va sans dire que l'agent de sécurité au physique imposant, n'avait pas les mêmes attentes que le fils de marchand.


De toute cette fratrie, le maître ne décelait tous ses secrets qu'a un ou deux disciples. On appelle cela l'enseignement en porte fermée. C'est comme son nom l'indique, un enseignement qui se fait réellement en porte fermée ; mais cette nomination désigne aussi, le disciple qui ferme la porte, l'unique héritier. Ceux-ci pouvait être le meilleur élève ou le fils aîné du maître. C'est à ce dernier disciple qu'incombait la lourde tâche de propager le système et en défendre le nom.


Des deux catégories d'élèves, tous écoutaient le maître et nul n'aurait osé le défier.

Les clubs d’aujourd’hui :


De nos jours, les jeunes générations ne veulent plus s'impliquer. Les gens pensent "je paye pour ce service, donc, il m'est dû !" Le kung-fu est devenu un produit de grande consommation et les professeurs dispensent bien souvent un enseignement à la carte. Tout le monde veut tout, mais sans forcer :

- "C'est trop dur, ça fait mal, il faut de la patience !? je rentre chez moi... !"

-"Il fait froid, il n'y pas de chauffage, il fait chaud il n'y a pas de clim !? je rentre chez moi... !"

Les jalousies :

- "Pourquoi le maître lui montre ça alors que je suis arrivé avant lui et je ne l'ai pas encore appris !?".


En mon sens le plaisir vient de la difficulté (souffrance), mais surtout du dépassement de celle-ci. Cette difficulté est bonne pour nous même, elle gonfle notre volonté et par relation notre bonne estime de nous même.


Conclusion :


Pour répondre maintenant à la question de départ, "Est-ce que la tradition empêche le développement de l’art ?", je répondrai bien entendu que non ! Les maîtres ont toujours laissé leurs élèves développer leur art à leur manière. En revanche, l'on peut aujourd'hui plus aisément s'initier à de nouveaux savoir additionnel à nos connaissances car les maîtres sont plus souples et laissent plus facilement leurs élèves voir ailleurs se qui s'y passe.


A la seconde question "La tradition évolue-t’elle ?", je répondrai incontestablement oui ! Les anciennes mœurs ne sont plus pratiquées et quasiment inconnues car la société change, l'intérêt des gens est tourné vers le futur et l'avenir.


C'est, me semble-t-il normal et juste, n'est ce pas le cycle des transformations si chère aux taoïstes... ? Mais le passé n'est pas forcement synonyme de vieilleries sortie du placard, et n'oublions pas que l'on est, ce que l'on est (notre identité profonde), grâce à notre culture/éducation.


Maintenant je pose la dernière question : Finalement la seule loi immuable n'est elle pas la transformation... ?

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