Existe t’il une unique façon de se mouvoir et de développer des techniques ? Une seul chemin vers l’efficacité ? Une seule méthode de production de puissance ?
Les normes acceptées par tout un chacun se réunissent généralement autour du même axe. Et pourtant..
En effet, de nos jours, une grande majorité de jeunes pratiquants se tournent vers les nouveaux systèmes de combats libres. Acceptés aujourd’hui par tous comme étant « la norme » en matière d’efficacité a pour effet d’en donner une vision réductrice et par là, porte atteinte au développement des arts de combats et des méthodes n’étant pas dans la même lignée de travail.
Le MMA (mix martial art) et autres combats libres est-il l’unique voie pour arriver à se défendre efficacement dans un affrontement réel ? Je ne le pense pas.
Attention, ne vous méprenez pas, la question n’est pas de savoir si la pratique du MMA peut ou non rendre un combattant apte à se défendre sur le terrain de la réalité. Il va sans dire que la réponse est bien entendu oui. (Je tiens à rappeler pour l’occasion que quelque soit le véhicule emprunté c’est d’abord la capacité de l’homme à l’utiliser qui fait la différence. Ce sujet ayant été abordé plus qu’il n’était nécessaire de le faire, je ne perdrais pas de temps dessus).
La question est donc plutôt de déterminer si c’est la seule voie de travail.
Une richesse infinie
Pour ce qui est de mes connaissances, ne réunissant humblement que les styles chinois, cela prouve le contraire.
La Chine possède une superficie d’une grandeur de 17 fois celle de la France. Une géographie plus variée que ce qu’il est possible d’imaginer : des plaines, des déserts, des montagnes, des forêts ,des côtes... Il est généralement admit qu’il existe entre 300 et 400 styles de kung fu différents. La réalité est bien au dessus. Des styles provenant de non moins 56 ethnies différentes. Chaque style est créé selon un besoin qui lui ai propre. Les styles pratiqués sur les bateaux, dans les rizières... Sont évidement différents des styles pratiqués dans les grandes plaines du nord.
Bien entendu, je ne considère pas comme étant recevable sur le point de l’efficacité la totalité de ces styles chinois, mais mon intérêt se porte quelques fois sur des styles totalement différents, voir opposés dans le schéma bio-mécanique et tactique. J’ai l’habitude de dire : si ça fonctionne, ça fonctionne !
Nous pouvons donc observer des similitudes entre différents styles provenants de mêmes régions où de mêmes peuplades. Les boxes ethniques Miao sont très similaires , les styles dit de Wudang ont également tous un goût très commun. Les boxes des provinces au fort passé militaire en gardent un
héritage profond.
D’innombrables méthodes de production de puissance
Des familles de systèmes bien différents, provenant des quatre coins de la Chine, néanmoins, il existe de grands courants ayant des principes communs comme par exemple les boxes de l’ethnie Hakka provenant de la province du Fujian, développant la force via une position en arc du dos.
Il est également possible de créer de la puissance par la taille, de déplacement rectiligne, des mouvements en balanciers ou d’un mouvement de corps créant une force de fouet. Il existe donc une fooltitude de manières de travailler et de créer de la puissance.
De mes années de pratique et de voyages, je fus surpris à plusieurs reprises par des maîtres et des méthodes de productions de force quelques fois complètement opposées. J’en ai donc conclu d’expérience que de nombreux fonctionnements très différents sont recevables.
Techniquement
Du point de vue technique, comme je le mentionnais plus haut, il faut également prendre en compte le « milieu » dans lequel nous nous débattons. Le pratiquant émérite de techniques de jambes se trouvera en forte difficulté dans un espace clos type sasse de sécurité ou ascenseur. Un lutteur se fera lyncher en cas d’affrontement avec un nombre d’adversaire supérieur à deux. Pour être apte à se défendre en toute circonstance il faut pratiquer un style travaillant les trois distances, le jeu de main, de pied, les clefs articulaire... un style le plus complet possible.
La raison de la non popularisation
La médiatisation joue bien entendu un rôle ultra important dans l’image que tous considèrent comme ce qu’étant le plus valable.
Les revues spécialisés elles, mettent en avant « la mode ». Cette « mode » est dictée par l’argent et le sensationnel. La communication autour du MMA et l’argent qu’il génère le met sur le devant de la scène. L’authenticité des vieilles méthodes, n’ayant à ce niveau là (financier) rien à apporter, se font étouffer sous la machine.
Parallèlement, la pauvreté des informations sur les boxes traditionnelles que l’on peut trouver dans ces mêmes revues spécialisées ne donnent là encore qu’une vision réductrice de l’infinie richesse des différentes voies que l’art pugilistique propose. Des dizaines d'années de parution d’articles tournant inlassablement autour des mêmes pratiques, Karaté, Taekwondo, Judo, Taijutsu, Jiujutsu... de mêmes experts abordant les mêmes sujets depuis vitam-aeternam. Lorsque il est abordé un style un peu différent, c’est généralement une « nouveauté » au sens péjoratif où je l’entends, un style créé très récemment n’ayant aucun recule supr le terrain de l’efficacité réel.
Enfin, de ce constat triste, en résulte une pauvreté technique, une perte immense sur le plan culturel et identitaire. Vous l’aurez comprit c’est selon moi un formatage de masse vers le bas. Certainement un reflet de la société dans laquelle nous vivons n’est ce pas... ?
Je conclurai en avançant que les chemins vers le but ultime à atteindre qu’est l’efficacité sont nombreux. Vos normes, ne sont pas les miennes.
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